Votre enfant subit de façon répétée des violences verbales et/ou morales (surnoms méchants, insultes, moqueries, brimades, rejets du groupe, etc.), des violences physiques (bousculades, coups), des vols, il est victime de harcèlement.
Lorsque ces mêmes faits se déroulent sur les réseaux sociaux, par SMS, messagerie ou par courriel, on parle de cyberharcèlement.
Le harcèlement scolaire est un délit puni par la loi qui peut avoir de graves conséquences : baisse des résultats scolaires, perte de l’estime de soi, décrochage scolaire, profond mal-être, conduites suicidaires...
En tant que parent, comment repérer que votre enfant est harcelé ? Que faire si votre enfant est harcelé ? Qui prévenir en cas de harcèlement scolaire ?
Harcèlement, cyber-harcèlement : de quoi parle-t-on ?
Le
harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Cette violence se retrouve aussi au sein de l’école, pendans la récréation, à la cantine, dans les couloirs ou dans la salle de classe. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre. Lorsqu’un enfant est insulté, menacé, battu, bousculé ou reçoit des messages injurieux à répétition, il est victime de harcèlement.
Le harcèlement peut, dans certains cas, dépasser le cadre scolaire et avoir lieu en ligne. On parle alors de cyberharcèlement.
Le
cyber-harcèlement est défini comme « un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule ». Il se pratique via les téléphones portables, messageries instantanées, forums, chats, jeux en ligne, courriers électroniques, réseaux sociaux...
Repérez les signaux d'alarme
Un enfant qui subit une situation de harcèlement hésite souvent à en parler. Soyez attentif à des changements soudains de comportement !
Voici les signaux auxquels prêter attention chez votre enfant, en particulier quand ils se cumulent entre eux :
- peur d’aller à l’école, de la simple appréhension avec la « boule au ventre » tous les matins, jusqu'au au refus scolaire ;
- augmentation du stress et de l'anxiété au quotidien : l'enfant semble tendu en permanence, préoccupé, sursaute facilement au moindre bruit, ressent des palpitations ou l'impression d’étouffer, a peur d’être seul à la maison ou d’être loin des parents, etc. ;
- baisse des notes inexpliquée ;
- désintérêt pour la vie de classe : il ne participe plus en cours, ne fait plus les devoirs ;
- difficultés d’apprentissage nouvelles : problèmes de concentration et de mémoire ;
- repli sur soi : il refuse de communiquer, de partager des moments ensemble, se montre irritable, s’isole dans sa chambre, etc. ;
- arrêt des activités qu’il aimait auparavant : il ne prend plus de plaisir à pratiquer un loisir ou un sport qu’il aimait, délaisse son instrument de musique, etc. ;
- plaintes physiques fréquentes : maux de tête, maux de ventre, douleurs diffuses, fatigue intense… sans raison médicale apparente ;
- difficultés à s’endormir : cauchemars, réveils nocturnes ;
- changements dans les relations avec les autres enfants : l'enfant devient plus agressif, bagarreur, ou au contraire s'isole, semble plus timide et inhibé, etc.
Mon enfant est victime : que faire ?
La priorité est d'ouvrir le dialogue. Encouragez l'enfant à parler de ses expériences sans le juger. Soyez un auditeur attentif et soutenant. Montrez-lui que vous le croyez et que vous ne remettez pas en cause sa parole. Dites-lui tout simplement : « je te crois, je te soutiens, je vais t’aider ».
Ne vous transformez pas en enquêteur de police, ni en justicier ! Vous risqueriez de perdre la confiance de votre enfant et de refermer le dialogue. Dites-lui que vous ne ferez rien sans en avoir discuté au préalable avec lui : associez-le aux mesures de protection, cela le rassurera de ne pas être mis de côté.
Concrètement, vous devez :
- contacter le 3018 (numéro national gratuit opéré par e-Enfance),
- documenter la situation : gardez une trace écrite des incidents rapportés et des preuves s'il y en a (messages, photos, captures d’écran, etc.),
- contacter l'école : informez l'école et travaillez ensemble pour mettre en place des mesures de soutien et de prévention,
- obtenir un soutien par un professionnel de santé pour votre enfant : envisagez de le faire rapidement si l'enfant montre des signes de détresse psychologique (demandez conseil au médecin traitant ou, le cas échéant, rendez-vous aux urgences les plus proches).
Les dispositifs d'alerte et d'écoute
Le 3018 : le numéro unique pour l'écoute des victimes et des familles
L'équipe composée de psychologues, juristes et spécialistes des outils numériques a pour vocation d'accompagner les jeunes, les parents et les professionnels sur toutes les problématiques liées au numérique et au harcèlement : cyber-harcèlement, harcèlement scolaire, revenge porn, chantage à la webcam, usurpation d’identité, violences à caractère sexiste ou sexuel, exposition à des contenus violents...
Pour joindre le 3018, vous pouvez :
Des lignes académiques de signalement
Des référents harcèlement départementaux et académiques répondent également aux familles sur les lignes académiques dédiées pour traiter les situations de harcèlement. Ils sont des interlocuteurs privilégiés des familles qu’ils accompagnent jusqu’à la résolution des situations.
- Académie de Lille / Tél : 0 800 591 111
- Académie d'Amiens / Tél : 03 22 82 39 81